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U. S. NATIONAL MUSEUM
LIBRARY OF Henry Guernsey Hubbard
Eugene Amandus Schwarz +
DONATED IN 1902
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ANNALES
DE LA SOCIÉTÉ
ENTOMOLOGIQUE
DE FRANCE.
———_——————_—_——_——— Paris, Imprimerie de Poussielgue, rue du Croissant, 12,
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ANNALES
DE LA SOCIÉTÉ
ENTOMOLOGIQUE
DE FRANCE.
Natura maximè mivanda in minimis,
Deuxième Série.
TOME TROISIÈME.
À PARIS, CHEZ LE TRÉSORIER DE LA SOCIÉTÉ,
M. LUCLEN BUQUET, RUE DAUPHINE, 90.
1845
ANNALES SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE.
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DISCOURS D'INSTALLATION
DE M. LE COLONEL GOUREAU.
Président pour l’année 1845.
(Séance du 22 Janvier 1845.)
Messieurs,
En prenant place dans ce fauteuil qui a été occupé par tant d’illustres entomologistes, mon premier sentiment est celui de mon insuffisance. Je ne puis attribuer l’hon- neur que je reçois qu'à mon zèle pour la science que nous cultivons, au désir que j’ai toujours montré pour sa pro- pagation et peut-être aux efforts que je fais continuelle- ment pour engager mes collègues à étudier les mœurs des insectes. Gelte étude, qui me semble un peu trop négli- gee dans ce moment, peut conduire l’entomologie dans
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une voie utile et lui faire prendre rang parmi les sciences qui rendent des services à la société. |
Lorsque l’on entre dans l'énumération des insectes nuisibles et dans le détail des dégâts qu’il causent, on demeure convaincu que les grands animaux nuisibles ou dangereux nous portent moins de préjudice que ces petits êtres qui paraissent au premier abord vils et méprisables. On doit observer à leur égard que les dommages qu’ils causent sont annuels et à peu près constants; ils sont comme un impôt régulier prélevé sur nos richesses agri- coles et industrielles dont nous nous apercevons à peine tant nous sommes habitués à le payer. Ce n’est que de temps à autre qu’une espèce pernicieuse se multiplie outre mesure et se faitremarquer par des dégâts extraor- dinaires. Alors l'attention est éveillée, la clameur pu- blique avertit l’autorité locale et le gouvernement envoie des savants pour observer le phénomène et chercher un remède au mal qui vient de se révéler.
C’est dans l’intention de remédier à ce mal qu’une loi sur l’échenillage a été rendue le 26 ventôte an IV (45 mars 1796), et que, par occasion, des arrêtés sont pris par les préfets contre les insectes nuisibles ou plutôt pour protéger les animaux destructeurs de ces insectes. Il faut en convenir, cette loi et ces arrêlés ne remédient que faiblement au mal dont il s’agit. C’est ce que je vais essayer de démontrer enlesexaminant dans leurs disposi- tions principales. Auparavant je dois réfuter l’opinion des entomologistes qui pensent qu'on ne doit rien faire pour s'opposer aux ravages des insectes; que la nature pourvoit à leur destruction mieux et plus sûrement que nous ne pouvons Île faire nous-mêmes, el que toute dé- pense pour atteindre ce but est en pure perte.
Les insectes, de même que les autres animaux,se mul-
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tiplient en proportion de la quantité de nourriture qu leur est offerte. Ainsi, lorsqu'un aliment végétal, par exemple, approprié à une espèce est convenablement préparé, les individus de cette espèce se multiplient avec une incroyable rapidité; ce sont des millions d'êtres qui se montrent là où quelques mois auparavant on remar- quait à peine quelques individus. Il semble que ce végé- tal devraitêtre anéanti par la dent vorace de ces animaux et disparaître en très peu de temps du canton infesté; il le serait en effet et il disparaîtrait si la nature elle-même n’avait pris soin de sa conservation par un moyen très simple. Elle a attaché à l’insecte destructeur un autre in- secte parasite qui vit aux dépens du premier comme ce- lui-ci vitaux dépens du végétal; en sorte que le parasite se multiplianten proportion d': l'accroissement numérique de l’insecte destructeur finit bientôt par le faire renirer dans de justes rapports et l'équilibre se trouve rétabli. Tel est l'expédient employé par la nature pour maintenir l'harmonie des proportions parmi les espèces vivantes. C’est en s’appuyant sur ce procédé simple et immanqua- ble que les entomologistes que je combats repoussent toute tentative ayant pour but de s’opposer aux ravages des insectes, laissant à la nature le soin de leur destruc- tion. Mais on doit observer ici que si la nature à pourvu d’une manière efficace à la conservation de toutes les es- pèces d’êtres qu’elle a créées et n’a pas permis que l’une d’elles pût en détruire une autre, elle n’a pas pris le même soin de préserver les produits de l’industrie humaine; en sorte que nous sommes obligés d’y veiller nous-mêmes.
Nous voyons ordinairement les dégâts causés par une espèce d’insecte croître graduellement pendant plusieurs années, et diminuer ensuite de même jusqu'à £e que l'ordre naturel soit rétabli. Nous essuyons donc une perte
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réelle plus ou moins considérable pendant plusieurs an- nées; ce qui nous impose l'obligation de chercher un remède à ce mal dont le retour se fait remarquer à des époques quelquelois très rapprochées.
L'apparition d'insectes destructeurs qui dévastent les arbres ou les plantes d’une contrée est une sorte de ma- ladie contagieuse, une épidendrie, qui sévit contre ces vé- gétaux comme les épizooties et les épidémies sévissent contre les animaux et contre les hommes. Ces maladies ont une sorte de ressemblance dans leur manière d’agir, en ce qu’elles sont passagères et sujettes à retour, et que pendant leur règne elles choisissent certains sujets et en épargnent d’autres sans que l’on sache précisément pour- quoi, On sait très bien que la peste, le choléra, la petite- vérole ne détruiront pas la race humaine, et les épizooties Jes races d'animaux domestiques; cependant on s'occupe très sérieusement de chercher des remèdes efficaces contre ces maladies. Quoique les arbres et les plantes ne présentent pas le même degré d'intérêt que les hommes et les grands animaux, ces végétaux ont cependant une valeur réelle et nous devons leur prêter le secours de l’art lorsqu'ils en ont besoin. Nous devons espérer d’arri- ver dans leur traitement à des résultats plus satisfaisants que ceux donnés par la médecine, parceque la cause du mal est beaucoup mieux connue.Il me semble donc parfaitement raisonnable de chercher les moyens de sau- ver Ja vie à nos arbres fruitiers en plein rapport, à nos arbres forestiers destinés aux constructions et aux végé- taux les plus utiles à l'homme.
Je crois aussi devoir m'élever contre un remède mis en usage par certains forestiers qui abattent non seulement les arbres malades, mais encore tout à l’entour ceux qui se portent bien pour couper le chemin à Ja contagion et
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sauver une forêt en sacrifiant un canton. D'abord il n’est pas sûr que le remède soit efficace, et l’on est sûr que le mal qu’il produit est considérable, parce qu'un grand nombre d’arbres abattus auraient échappé à la maladie qui se serait peut-être arrêtée ayant d'atteindre la zone sacrifiée. Ce remède me parait aussi dangereux que Île mal. Que dirait-on d’un médecin ou d’un vétérinaire qui ferait tuer tous les hommes ou tous les bestiaux d’un ar- rondissement atteint d’épidémie ou d’épizootie pour pré- server le reste du département ? La différence de valeur entre les arbres et les animaux ne peut excuser l'un et faire blâmer l’autre; scientifiquement ils encourent le même jugement.
Venons maintenant à la loi sur l’échenillage dont les dispositions se trouvent consignées dans l’ordonnance du préfet de police du département de la Seine en date du 29 janvier 1810. Voici ces dispositions ;
Art. 1°”, Aussitôt après la publication de la présente or- donnance tous les propriétaires, fermiers et locataires de terrains situés dans le ressort de la préfecture de police seront tenus d’écheniller ou de faire écheniller les arbres, haies et buissons qui sont dans lesdits terrains, ainsi que ceux qui bordent les grandes routes et les chemins vici- naux, sous les peines portées par l’art. 4° de la loi du 26 ventôse an IV.
Art. 2. Il leur est enjoint, sous les mêmes peines, de brûler sur le-champ les bourses et toiles provenant des- dits arbres, haies et buissons, en prenant les précautions nécessaires pour prévenir le danger du feu.
Art. 3°. L’échenillage sera terminé le 15 mars pro- chain.
Art. 4e. En cas de négligence de la part des proprié- taires, etc., les maires et adjoints feront faire l’échenil-
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lage aux dépens de ceux qui lauront négligé, etc.
On voit que ces dispositions ne concernent que le Bom- byæ chrysorrhoë dont la chenille passe l’hiver en famille sous une toile de soie qui renferme toute la couvée, et ne peuvent atteindre en aucune façon les chenilles qui éclo- sent au printemps et qui vivent à nu sur les arbres, telles que les Bombyx disparate et neustrien, qui méritent au- tant que le premier d’être signalées et poursuivies. Outre ces trois espèces polyphages, il en existe une foule d’autres qui dépouillent les arbres de leurs feuilles et de leurs boutons à fruit, qui portent la perturbation dans leur accroissement et qui causent quelquefois leur mort.
La loi sur léchenillage n’atteignant que bien imparfai- tement son but et ne produisant pas d'effet sensible est tombée en désuétude et on cesse presque partout de la mettre en pratique. On pense assez généralement qu'il est impossible de se délivrer des chenilles et on dit, pour s’éviter la peine de leur donner la chasse : A quoi bon les détruire dans mes propriétés? mes voisins n’échenillent pas; leurs insectes viendront ravager mes arbres, et mon travail aura été inutile. C’est encore là une erreur que l’on doit combattre parce qu’elle est funeste par ses ré- sultats.
On sait que les insectes, commeles autres animaux, ont une prédilection marquée pour le lieu qui les a vu naïi- tre, et qu’ils ne le quittent pas à moins d’y être sollicités par des circonstances impérieuses. Les chenilles nées sur un arbre vivent sur cet arbre tant qu’elles y trouvent des feuilles; les insectes d’un jardin le quittentrarement pour aller dans le jardin voisin. Les propriétaires qui prennent la peine de nettoyer leurs jardins, leurs vergers, leurs lu- zernes et leurs vignes, reconnaissent bientôt que leurs
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récoltes sont plus assurées et plus abondantes que celles des propriétaires négligents. Il en est des insectes cham- pêtres comme des insectes domestiques; avec des soins el de la propreté on en débarrasse promptement sa personne, ses appartements et ses domaines.
La loi sur la chasse du 3 mars 1844 vient prêter son appui à celle sur l’échenillage, en ce qu’elle autorise les préfets (art. 9, $ 1°") à prendre des arrêtés pour prévenir la destruction des oiseaux, dans le but de conserver ceux qui vivent d'insectes nuisibles à l’agriculture. C’est en se fondant sur cette loi que le préfet de la Seine-Inférieure a défendu au commencement de cet hiver la chasse aux corbeaux et aux corneilles qui détruisent les larves de hannetons dans les terres nouvellement labourées; et que ceux des départements de l'ancienne Lorraine prohibent la chasse appelée tendue, qui détruit chaque année une quantité prodigieuse d'oiseaux à bec fin et d’autres es- pèces également utiles à la conservation des récoltes el des forêts. Il suffit donc de signaler à ces magistrats les espèces dont la conservation est la plus nécessaire pour qu'ils s’empressent de les mettre sous la protection de la loi. Sans entrer dans la nomenclature de tous les oiseaux uliles on peut citer à l’avance les hirondelles et marti- nets, les grimpereaux, les pies et épeiches, les freux, les oiseaux de nuit, les rossignols et fauvettes, les étour- neaux, les geais, etc.
Les préfets consultent ordinairementles conseils géné- raux des départements au sujet des arrêtés qu'il pren- nent sur la chasse : il est donc très important de faire connaître aux membres de ces conseils les espèces d’oi- seaux les plus utiles à conserver, et de les instruire sur toutes les questions qui sont du ressort de la science entomologique. On voit ici de quelle utilité serait un
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traité d’entomologie appliqué à lagriculture que les propriétaires consulteraient dans leur intérêt privé et les membres des conseils généraux ainsi que les préfets dans l'intérêt de leurs départements.
Il est à regretter que la loi sur la chasse n’invesiisse pas les préfets du droit de prendre des arrêtés pour la conservation ou la destruction des mammifères insectivo- res, tels que le hérisson, le blaireau, la chauve-souris, la musaraigne, etC., qui détruisent non seulement une grande quantité d'insectes, mais aussi les mulots, les rats et au- tres animaux non moins nuisibles à l’agriculture et aux forêts que les insectes mêmes.
S'il existe des lacunes regrettables dans la loi sur l’é- chenillage et dans l’art. 9 de la loi sur la chasse, la cause en est évidente; c’est parcequeles législateurs ne s’étaient pas suffisamment éclairés des lumières de la science. Quoique les insectes paraissent vils et peu dignes de fixer l'attention des législateurs et des magistrats, ils sont ce- pendant très redoutables; lorsqu'il s’est agi de formuler des lois et des arrêtés pour s’opposer à leurs ravages, il aurait été convenable de consulter sur les moyens de les détruire l’Académie des sciences qui, renferme nos som- mités en histoire naturelle, la Société royale et centrale d'agriculture, qui possède sur cette matière des Connais- sances pratiques très positives, la Société entomologique de France, eic., de la même manière que l’on consulte les cours royales et les administrations supérieures lors- qu'il s’agit d'introduire des changements et des amélio- rations dans les lois ou dans les réglements administratifs actuellement en vigueur.
Il appartient aux Sociétés qui s'occupent d'histoire naturelle de donner l'éveil sur ces questions, d’en faire comprendre l'utilité et la portée, afin que, répandues dans
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le public, elles parviennent jusqu’à l'autorité qui peut en tirer d’utiles enseignements.
La Société entomologique de France, en faisant con- naître les mœurs des insectes et les moyens que l’on peut employer pour combattre les espèces nuisibles, acquerra de nouveaux droits à l’estime publique, qui viendront se joindre à ceux qu’elle a acquis et qu’elle acquiert cha- que jour pour les progrès qu'elle fait faire à l’entomo- logie.
Permettez-moi, Messieurs, de terminer en me félicitant avec vous de la situation prospère dans laquelle nous la voyonsaujourd’hui, situation quiest due à la sagesse de son administration et qui lui permet d'augmenter le volume de ses publications et de répandre au dehors les trésors de science qu'elle possède dans son sein.
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ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 45
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DES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE; PENDANT L'ANNÉE 1844;
Par NX. Eugène DESMAREST,
Secrétaire de la Société.
(Séance du 12 Mars 1845.)
RE
Messieurs,
Ainsi que nous l’avons annoncé dans l’analyse des tra- vaux de la Société de 1833 à 1843, et d’après les disposi- tions de votre réglement, nous venons aujourd’hui vous présenter le résumé des recherches et des études de la Société pendant l’année 1844. Vous verrez dans cette no- tice qu’un grand nombre de communications importan- tes ont été faites et nous chercherons à vous les rappeler brièvement.
Mais auparavant nous croyons remplir un devoir sacré en disant quelques mots sur MM. Etienne Geoffroy Saint- Hilaire ( 2° série, 1. 11, bull., xziv ), Charles Nodier (2° série, t. 11, bull., xvr et xvin), membres honoraires et Peiroleri {2° série. t. 11, bull., xvin), membre correspon- dant, que la Société a eu le malheur de perdre dans le courant de l’année qui vient de s’écouler.
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Etienne Geoffroy Saint-Hilaire est né en 1712; Haüy, dont il avait suivi les cours et qu’il avait eu le bonheur de sauver de la tourmente révolutionnaire, le fit entrer à l’âge de vingt-et-un ans au Muséum d’histoire naturelle comme sous-garde et démonstrateur de Minéralogie; quelques mois après, lors de la réorganisation du Mu- séum, il accepta, sur les pressantes sollicitations de Dau- benton, la place de professeur de Mammalogie et d’Or- nithologie. Etienne Geoffroy Saint-Hilaire, qui jusqu'alors ne s'était occupé que des sciences inorganiques, se livra à l’étude de la Zoologie et l’on sait avec quel succès. On lui doit la création de la ménagerie du Muséum, dont il s’occupa toute sa vie, ainsi qu'une grande partie de l'ac- croissement et de l’arrangement des galeries de Zoologie.
Il fit partie de la célèbre expédition scientifique en Egypte; c’est à sa fermeté que l’on doit la conservation des collections de l’expédition dont les Anglais voulaient s'emparer après la prise d'Alexandrie. Etienne Geoffroy Saint-Hilaire entra à l’Académie des seiences en 4807, et deux ans après il fut nommé professeur de zoologie et d'anatomie comparée à la faculté des sciences.
Il a publié un grand nombre de travaux dans les mé- moires de l’Institut, dans les recueils du Muséum, dans l’ouvrage sur l'Egypte, etc.; mais c’estsurtout dans sa Phi- losophie anatomique qu’il consigna ses idées nouvelles sur l’organisation des animaux et sur les monstruosités : pres- que tous ses ouvrages portent sur l’étude des animaux vertébrés; il faut cependant citer relativement aux ani- maux articulés plusieurs mémoires importants dont voiei la liste. 1° Sur un squelette chez les Insectes, dont toutes les pièces identiques entre elles, dans les divers ordres du système entomologique, correspondant à chacun des os du squelette, dans les classes supérieures (Lua l'Institut
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le 3 janvier 1820. Journal complémentaire du dictionnaire des sciences médicales, V, 340, 1820. — Annales générales des sciences physiques de Bruxelles, III, 165, 1820.) : 2° Sur quelques règles fondamentales en philosophie naturelle ( sur les connexions ou rapports des classes des animaux sans vertèbres entre elles) ( Lu à l'Institut, lc AT janvier 4820. Journ. compl. des sc. med. VI, 31. — Ann. gén. des sc. ph. de Bruxelles, III, 263, 1820) : 3° Sur une colonne vertébrale et ses côtés dans les insectes Apiropodes ( Lu à l’Institut le 2 février 1820. Journ. compl. des sc. med. VI, 438. — Ann. gén. des sc. ph. de Bruxelles, IV, 96, 1820 ) : 4° Sur le système intervertébral des insectes. ( Lu à l’Ins- titut le 26 août 1822. Mémoires du muséum, IX, 89, 1822. — Bulletin de la Société philomatique, 1823, 40 ) : 5° Sur les êtres des dégrés intermédiaires de l’échelle animale, qui respirent dans l’air et sous l’eau et qui ont à cet effet, dans un médium de développement, les organes respira- toires des deux sortes, principalement de ces organes et de leur mode d’action dans le Birgus latro ( Lu à l'Institut ie 12 septembre 1825. Bull. univ. des sc. nat. VI, 151, 1825. — Bull. des sc. nat., VI, 151, 1825. — Bull. des sc. méd., VII, 4, 1826. — Journ. compl. du dict. des sc. med., XXII, 327, 1895) : 6° Sur l’organe respiratoire aérien (poumon) ajouté dans les Crustacés, à l’organe respira- toire aquatique (branchie ); de l’isolement et de la situa- tion respective de ces organes dans le Birgus latro, V'Ecre- visse, etc. ( Lu à l’Institut le 49 septembre 18925. Bull. univ. des sc. med., VII, 7, 1826); et enfin plusieurs rapports lus à Institut savoir; 7°Rapport sur un mémoire de M. Au- douin, relatif à l’organisation (thorax) des insectes (Présenté à l'Institut le 7 février 1820. Journ. compl. du dict. des sc.med., VI, 36, 1820). 8 Rapport sur l'ouvrage de M. Chabrier intitulé : Essai sur le vol des insectes (Présenté à l'Insti- 2° Série, TOM. ni. ‘ 2
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tut le 23 avril 1821. Ann. des sc. phys. Bruxelles, VIII, 291, 4821.) et 9° Rapport sur un mémoire de MM. Audouin et Milne Edwards ayant pour titre : Recherches anatomi- ques sur le système nerveux des Crustacés ( Présenté à l'Institut Le 25 février 1828. Ann. des sc. nat., 1"° série, XIII, 218. — Mém. du muséum, XVI, 4, 1828).
Dès son origine, la Société entomologique voulut as- socier le nom d’Etienne Geoffroy Saint-Hilaire à ceux de ses fondateurs et elle le plaça au nombre de ses membres honoraires.
Il y avait environ quatre ans qu’'Etienne Geoffroy Saint- Hilaire avait perdu la vue, lorsque le 49 juin 1844, à la suite d’une longue maladie, il fut enlevé à l’âge de 72 ans à sa famille et aux sciences naturelles.
Charles Nodier naquit à Besançon en 1780 ; son père, avocat distingué et ancien professeur à l’Oratoire, fit sa première éducation; dès sa plus tendre jeunesse il se li- vra avec passion à l’étude de la littérature, et à l’âge de dix-sept ans il fut nommé bibliothécaire-adjoint de sa ville natale. Un ancien officier, M. de Chantrans, lui ins- pira le goùt de l’histoire naturelle; dans de longues pro- menades qu’ils firent ensemble ils se livrèrent à la re- cherche des insectes et des plantes.-Les premiers ouvra- ges de Charles Nodier furent consacrés à l’entomologie ; en 1798 il publia une notice sur l’organe de l’ouie chez les insectes; deux ans après il donna une histoire des insectes, dans laquelle il présenta un nouveau système de classification et il fit connaître le résultat de plusieurs de ses recherches sur les insectes dans un ouvrage ayant pour titre: Bibliothèque entomologique; enfin il donna des notices scientifiques dans plusieurs journaux.
Un grand nombre d'ouvrages de la plus haute portée
DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 49
ont été publiés par Charles Nodier, mais nous ne devons pas nous en occuper; ils sont tous consacrés à la littéra- ture et nous ne parlons ici que de ses travaux entomo- logiques.
Par ses opinions politiques, obligé, sous l’empire, de se sauver de Besançon, il se réfugia dans le Jura; là il se mit de nouveau à recueillir des plantes et surtout des insectes, et partout où il s’arrêtat il se fit professeur errant d'histoire naturelle. Après avoir occupé plusieurs places peu importantes, il fut nommé, à l’époque de la restauration, bibliothécaire de l’Arsenal, place qu’il con- serva jusqu’à sa mort.
C’est le 24 octobre 1833 que Charles Nodier fut nommé membre de l’Académie française. Reçu au nombre des membres de la Société entomologique en 1833, peu de temps après la fondation de notre association; il en fut nommé membre honoraire, en remplacement d'Anselme Gaëtan Desmarest, le 5 juillet 1843 (1).
(4) Chargé comme Secrétaire, de transmettre celte nouvelle à Charles Nodier, nous nous rappelons qu’il l’accueillit avec une vive reconnaissance pour la Société, et qu’il voulut bien enrichir notre collection d’un insecte de France d’une grande rareté, l'Oxy- pleurus Nodieri, qu’il avait reçu de M. Mulsant.
Charles Nodier avail adressé, dans une lettre que nous croyons devoir reproduire ici, sa démission de membre ordinaire à M. Lu- cien Buquet, (résorier ; et c'est sur la proposilion de ce fonction- naire qu’il fut admis au nombre de nos membres honoraires.
A M. Lucien Buquet, trésorier de la Société entomologique de France, à Paris.
Monsieur et cher confrère.
Depuis la fondalion de la Secièlé entomologique, j'ai reçu quatre années des mémoires. J'ai payé fort exactement ce qui m'a été de- mandé pour ma part sociale, c’est à dire vingt-quatre francs par an, sauf erreur, mais je ne crois pas me tromper. La dernière an-
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Üne longue et douloureuse maladie empêchait depuis longtemps Charles Nodier de sortir de chez lui et elle l’enleva à la littérature et aux sciences le 29 janvier 1844, à l’âge de 64 ans. |
née (était-ce 1839, je l’ignore absolument), on ne me demanda que six francs, et je priai le porieur du mandat de faire observer au caissier qu’il devait y avoir erreur sur la quotité. Il revint en ef- fet avec un mandat de dix-huit francs quelques semaines après, et je soldai immédiatement. C'était un homme de belle taiile, de manières {fort bonnèles el à cheveux presque ras, elylris nitidis.
Depuis lors, je n'eutendis plus parler de la Société entomologi- que à laquelle j'étais lié par tant de doux souvenirs. Je pensai avec un profond regret qu'elle n’existait plus; je renonçai doulou- reusement à ma collection des mémoires dont je fis présent à un jeune adeple que je me flattais d’avoir formé à l’amour de la plus charmante des sciences. Accablé d’infirmités et presque aveugle, je n'y pensai plus que dans ces beaux rêves du passé qui liennent lieu du bonheur à ceux qui n’en ont plus d’autre.
Je dois à la vérité de dire que jai reçu deux fois celle année des lettres de convocation qui m'ont un peu consolé. J'en ai conclu que la Société se renouvelait, mais je n’ai pas pensé à la prévenir que je pouvais moins que jamais prendre parti à ses travaux. Je suis à un moment de la vie où l’on n’a plus à faire, en matière d’entomologie, qu'aux Pelles, aux Silphes, aux Nilidules et aux Né- crophores.
Ce que j'ai à cœur que la Société sache, monsieur et cher con- frère, c’est que je n’ai jamais failli à un de <ses mandats, que j'ai päyé le solde exact de toutes les années dont j’ai reçu‘les mémoires ou annales.
Ce que je souhaite plus ardemment encore, c’est qu’eile pense que c’est avec une amère tristesse que je renonce à celui de mes titres (il n’y en a guère) dont j'ai élé le plus jaloux.
Je suis, monsieur et cher confrère, avec la considération la plus distinguée, elc.
Signé : Charles NODIER.
Paris, 1e 6 mai 1843.
DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 21
Le baron Peiroleri, né en 1775, étais maitre-auditeur à la Cour des comptes de Turin et conseiller des guerres. 11 s’occupait depuis longues années de l'étude de lento- mologie et appartenait à la Société depuis 1833. Doué d’une constitution vigoureuse, il allait tous les étés faire un voyage dans les Alpes, où il se livrait avec ar- deur à la recherche des insectes, dont il possédait une belle collection. C’est le 9 février, qu’il est mort, après une maladie de quinze jours.
Passons maintenant à l'indication sommaire des divers travaux qui ont été présentés à la Société en 1844, sur les animaux articulés.
Aucune note ne nous a été donnée relativement aux animaux de la classe des CRUSTACÉS.
Quelques travaux ont été lus sur la classe des ARACH- NIDES. On ne connaissait pas les deux sexes des es- pèces assez nombreuses du genre Scytodes; un seul mâle, appartenant à l'espèce désignée par M. Walckenaër sous le nom de S. fusca, était connu; M. H. Lucas a décrit avec soin un autre individu mâle du même genre, et il a indiqué cet Arachnide, qui provieut du Mexique, sous le nom de Scytodes longipes (2° série, 1. 11, 4% trim, pl. 4). Le genre Ixodes a donné lieu à la lecture de deux notes : dans la première, M. H. Lucas décrit sous le nom d’Irodes transversalis, une nouvelle espèce qui vit dans la ‘cavité orbitaire du Python Sebæ, Dum. et Bibr., ainsi que dans celle du Boa constrictor, et qui se trouve maintenant en grande qnantité dans la ménagerie des reptiles du Muséum d'histoire naturelle ( 2° série, t. 111, 1° trim., pl. 1): dans la seconde note, M. Paul Gervais indique une nouvelle espèce d’Ixvdes, parasite de l'Ornithorhynchus paradoæus (2° série, t. 11, buil. Lvn). Enfin M. Paul Ger- vais a montré à la Société un grand nombre d'individus
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d’un acarien, parasite de lAutruche d’Afrique, et il a proposé de donner à cet Arachnide le nom de Tyrogly- phus bicaudatus ( 2° série, t. n, bull., xxvir ).
Comme toujours, la classe des INSECTES, et princi- palement les ordres des Coléoptères et des Lépidoptères, a beaucoup plus occupé la Société que la classe des Arachnides. Avant de passer en revue chacun des ordres de la classe des Insectes, nous dirons quelques mots de plusieurs mémoires qui ne peuvent pas rentrer plus par- ticulièrement dans un ordre que dans un autre.
Dans la séance d'installation de la Société à l’Hôtel-de Ville de Paris, M. le colonel Goureau a lu un travail important sur l'utilité de l’entomologie. Après avoir indiqué les insectes qui sont d’une utilité directe dans les arts et dans l’industrie, l’auteur donne de nom- breux détails sur les insectes nuisibles dont nous de- vons chercher à nous préserver; il s’occupe des insec- tes nuisibles à l’agriculture, à l’horticulture, à la sylvi- culture, à l’économie domestique et enfin il termine son travail par l'étude des insectes destructeurs des espèces nuisibles ( 2° série, t. 11, 261).
M. Guérin-Méneville s’est occupé de l” D tOoinS ap- pliquée à l'agriculture, il a lu à la Société un mémoire présenté précédemment à l’Académie des sciences et à la Société royale et centrale d’agriculture de Paris, sur les insectes qui nuisent aux olives dans le midi de la France. Le savant entomologiste donne un aperçu rapide des mœurs de la chenille de l’OEcophora olivella, Dup., qui ronge l’intérieur du noyau des olives, et il fait connaître un Chalcidite nouveau ( Trigonogaster benignus, Guérin), qui vit aux dépens de cette chenille, et devient par con- séquent un insecte utile à la culture des oliviers ( 2° sé- rie, t. 11, bull. LXxvI ).
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M. le colonel Goureau a étudié les insectes qui vivent dans le Chardon penché (Carduus nutans), et il a reconnu qu’un grand nombre d'habitants se trouvaient dans l’in- térieur de cette fleur; il signale 4° : parmi les Coléoptè- res, le Rhynocyllvs latirostris; 2° parmi les Hémiptères, l’Anthocoris fuscus ; 3° parmi les Hyménoptères, le Bracon urinator, V'Eurytoma verticillata, le Semiotus diversus, le Ci- nips nitidula et deux espèces d’Entedon ; 4° parmi les Lépi- doptères, les Caloptria carduana et Eupæcilia hybridellaria et 5° enfin, parmi les Diptères, l’Urophora cuspidata et une espèce de Cecydomia. L'auteur donne des détails sur les mœurs et les métamorphoses de ces diverses espè- cesr(2 série, 1. 11, 1° trim. pl. 2, n°. ir).
M. Emile Blanchard a donné un aperçu général des ré- coltes entomologiques qu’il a faites dans le courant de l’année 1844, en Sicile et en Calabre. Il estime à environ trois cents le nombre des espèces nouvelles qu’il a rap- portées. Les Coléopières lui ont donné une centaine d’es- pèces nouvelles, et il cite principalement les Bruchus et les Altica, qu'il a étudiés depuis son retour. Les Orthop- tères et les Hémiptères lui ont fourni un assez grand nombre de nouvelles espèces. Parmi les Névroptères il a rencontré des espèces intéressantes des genres Fourmi- lions, Ascalaphes et Hémérodes. Il n’a pas été aussi heu- reux dans l’ordre des Lépidoptères, qui ne lui a rien fourni d’intéressant. Enfin parmi les Hyménoptères et les Diptères, il a trouvé un assez grand nombre de nouvelles espèces ( 2° série, t. 11, bull. LxXxIx ).
M. Serville a adressé à la Société des détails sur les insectes de tous les ordres qui composent sa collection (2° série, t. 11, bull. Lynn.
La discussion entamée en 1843 entre MM. Léon Du- four et Goureau relativement à la situation des stigmates
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thoraciques dans les larves de Buprestides, a continué l’année dernière et a donné lieu à une nouvelle note de M. Léon Dufour (2° série, t. 11, 203). M. H. Lucas est venu à son tour prendre part à cette discussion et il a pré- senté quelques remarques sur la composition céphalique de la larve du Buprestis ( Chalcophora) mariana, et sur la position qu’occupe la première paire de stigmates (2° sé- rie, t. 11, 315). Enfin M. Goureau a lu un travail impor- tant sur la constitution céphalique des larves de Longi- cornes et sur la position de leur première paire de stig- mates ( 2° série, t. 11, 433 et A41).
Les insectes qui ont perforé des métaux ou des alliages métalliques ont occupé plusieurs entomologistes. M. de Brême a montré des cartouches de soldat qui avaient été perforées par des insectes, probablement, d’après lui, à l’é- tat de larves; non seulement l’enveloppe de la cartouche avait été déchirée, mais encore la balle de plomb avait été rongée à une profondeur de quatre ou cinq millimètres (2° série, t. u, bull. xx). M. Eugène Desmarest a com- muniqué des clichés typographiques qui ont été perforés très profondément par des Apate capucina à l’état d’insecte parfait. Le même entomologiste a fait voir des creusets de plomb assez minces, qui avaient été entièrement per- cés par des Callidium sanguineum, aussi à l'état d’insecte parfait ( ‘* série, t. 1, bull. xxiv ). M. le docteur Piccioni a adressé des détails sur les mœurs de la Cetonia cardui, qui, d’après lui, se nourrirait de miel et qui pour péné- trer dans les ruches des abeilles, rongerait des plaques de plomb placées pour les empêcher d’y entrer. Après cette communication, plusieurs observations ont été pré- sentées sur ce sujet par M. Eugène Desmarest ( 2° série, 1. u, bull. xxx11). Enfin le même membre a donné des détails sur des insectes ( Dermestes lardarius et vulpinus,
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Anthrenus), qui ont percé à une profondeur assez consi- dérable un mur construit en calcaire grossier (2° série, t. 11, bull, xxxin1 ).
Un fait important a été présenté par M. le docteur Aubé. Cet entomologiste a trouvé dans les masses grais- seuses qui enveloppent les organes abdominaux d’un Hylurgus piniperda, un très petit entozoaire; qu’il croit devoir rapporter au genre Oxyura, et peut-être même à l'espèce désignée sous le nom d’Oxyure de l’Oryctes nasi- cornis ( 2° série, t. 11, bull. xur ).
Nous allons maintenant prendre chacun des ordres de classe des insectes en particulier et indiquer les commu- nications qui ont été faites à la Société.
Dans l’ordre des MYRIAPODES nous aurons à citer plusieurs notes intéressantes. Une discussion assez vive s’est élevée entre MM. Westwood et Paul Gervais à l’oc- casion du genre Campodea (2° série, t. 11, bull. zur et Lxn). Plusieurs Myriapodes nouveaux, provenant de Colombie, ont été décrits par MM. Paul Gervais et Justin Goudot; et désignés sous les noms de Glomeridesmus porcellus, Po- lydesmus granosus, oniscinus et velutinus, lulus bioculatus, Syphonophora luteola, Scutirera insignis, etc. (2° série, t. 1x, bull. xxvu). M. Paul Gervais a donné des détails sur le genre Cambala de M. Gray et sur l’espèce type nommée C. lactaria (2° série, 1. n, bull. xx). Enfin le même zoologiste a décrit, sous les noms de Scolopendra alternans, subspinipes et trigonopoda, des espèces de Myriapodes ap- partenant au Britisch Museum (2° série, t. 11, bull. xx1).
L'ordre des COLÉOPTÈRES nous fournira un grand nombre de mémoires. Nous citerons d’abord un travail de M. le marquis de Brême, contenant deux décades d'insectes Coléopières nouveaux ou peu connus : l’auteur crée quatre nouveaux genres sous les noms de Xenodorus
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(type Geotrupes janus, Fabr.), Lycomedes (type L. Reichei, Br.), Antodon (type À. Burmeisteri, Br. ), de la tribu des Scarabéides et Anatista ( type A. Lafertei, Br. ) de la tribu des Mélolonthides ; puis il donne la description d'espèces désignées sous les noms de Cicindela lugubris, Dej. Dromica gigantea, Melly. Coll., Graphipterus Westwoodii, Melly. Coll., Anthia Melly, Reiche. Coll. et alveolata, Melly. Coll., Erymanthus variolatus, Br., Macraspis pretiosa, Br., Strigo- derma fulgicollis, Br. et insignis, Br., Zopherus Bremei, Guérin, Rev. et nigriventris, Br., Euriptera venusta, Br., Alurnus undatus, Reiche. Col. et cyaneus, Br. (2° série, 1. 11, 287, pl. 7,8et 9).
La famille des CARABIQUES nous a offert deux notes : l’une de M. Trobert contenant, sous le nom de Cicindela syriaca, la description d’une nouvelle espèce de Cicindèle provenant de Beyrouth (2: série, t. m1, bull. xxxvi}); et l’autre de M, le baron Feisthamel, donnant la descrip- tion d’une nouvelle espèce de Carabus (C, Lafossei), trou- vée en Chine par M. Lafosse (2° série t. nr, 1* trimestre, pl. 2;°n°4 }:
M. le docteur Aubé a communiqué des détails sur di- verses espèces de BRACHÉLYTRES du genre Myrmedonia, que l’on trouve quelquefois dans les fourmilières, mais qui se rencontrent plutôt dans les environs des habita- tions des fourmis (2 série t. 1, bull. xxxvn).
Dans la famille‘des Srernoxes, M. H. Lucas est venû compléter les observations de M. Pecchioli, sur les mé- tamorphoses du Buprestis (Calcophora ) mariana; l'auteur donne, d’après M. Levaillant, de très nombreuses et très intéressantes remarques sur la larve de ce bel insecte (2° série, t. 11, 321). M. Reiche a communiqué, d'après M. Emile Mocquerys, des détails 4°: sur un Pyrophorus qui a la faculté d'émettre de la lumière par un des côtés
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de la poitrine et 2° sur un autre Elatéride qui a sur les élytres, deux taches jaunes phosphorescentes, non vi- trées { 2° série, t. 11, bull. Lx ).
M. Reiche a parlé, d’après M. Emile Mocquerys, d’une nouvelle espèce de MaLacopeRMEs du genre Nyctophanes (N. candellaria), dont la larve a la propriété d’être lumi- neuse dans l'obscurité (2° série, t. 11, bull. Lxiv). M. Gué- rin-Méneville a montré une larve d’une taille assez con- sidérable qui, par sa forme générale, se rapproche beau- coup de celles du genre Drilus, et qui provient de la co- lonie de Liberia en Afrique (2° série, t. 11, bull. Lxxxvn).
Dans la famille des CLAvVICORNES, nous indiquerons 4° : une discussion entre MM. Aubé et Guérin-Méneville, à l’occasion du Ptilium apterum, et dans laquelle il a été démontré que cette espèce, bien réellement dépourvue d'ailes avait été à tort, confondue par quelques auteurs, avec le P, testaceum, qui est ailé; et en outre, que le nom de Ptilium devait être remplacé par celui de Tricopteryx, Steph. (2° série, t. 11, bull. x et xvi); 2° M. Reichenbach a donné des détails sur les mœurs des Byrrhus, et il a dé- montré que plusieurs espèces de ce genre étaient phyto- phages : à l’occasion de cette note, M. Mulsant a dit que diverses espèces de Si/pha que l’on croyait exclusivement carnassières, prenaient aussi quelquefois une nourriture végétale (2° série, t. 11, bull. 1x).
La famille des LAMELLICORNES nous présentera un long et intéressant mémoire de M. le docteur Schaum intitulé : Observations critiques sur la division des La- mellicornes mélitophiles. Le savant entomologiste fait une critique, qui nous a semblée vraie et consciencieuse, de l'ouvrage de M. Burmeister (Handbuch der Entomologie, u1.)sur les Mélitophiles; nous ne pouvons suivre M. Schaum dans la longue revue qu’il passe des espèces décrites par
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M. Burmeister, nous nous bornerons à dire que son tra= vail est terminé par la description de vingt-trois espèces nouvelles de Mélitophiles (Ceratorhina ( Amavrodes) Pas- serini; Heterorhina suavis, smaragdina et induta; Gymnetis Bomplaudii; Discopeltis concinna; Phoxomela abrupta; Oxy- thyrea amabilis, œneicollis et Perroudii; Aplasta dichroa et lutulenta; Cetonia ( Protætia) Bremü; Ceionia (Pachnoda) histrio; Pantolia ebenina et rubrofasciata; Pygora erythrode- res; Diplognatha Blanchardi ; Ptycophorus fluctiger ; Cenochi- lus plathyrrhinus; Scaptobius aciculatus; Lissogenrus planicol- lis et Agenius clavus), et par un catalogue complet de tou- tes les espèces connues de Cétoines et de Trichiens (2° serie, t. 11, 333 pl. 41 et 2° série, t. 1, 1° trimestre). M. le vicomte de Bar a communiqué une note sur les métamorphoses du Dorcus parallelipipedus, dans laquelle il fait connaître les divers états de cet insecte : le même sujet ayant déjà occupé MM. Léon Dufour et Ratzeburg, la Société n’a pas cru devoir imprimer ceite notice dans les Annales ( 2° série, t. 1, buil. xvur). M. Reiche a dit, d’après M. Emile Mocqueris, que les Passalus faisaient entendre un bruit particulier en frottant les derniers an- neaux de leur abdomen contre leurs élytres (2° série, t. 1, bull. Lx1v ).
Relativement à la famille des MÉLASOMES, nous dirons que M. Mulsant à annoncé qu’il était parvenu a élever à Lyon des larves de l’Akis punctata : il a ajouté qu’il possé- dait plusieurs individus de cet insecte à l’état parfait, que ces Coléopières s'étaient accouplés deux années de suite et qu’ils n’étaient pas encore morts en 1844 (2° sé- rie, t. 11,bull. Lvi).
La famille des CurcuLionITEs ne nous a offert qu’une communication de M. le docteur Aubé, relative à une espèce d’Apion (A. leptocephalum ), qui a été trouvée en
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immense quantité sur un pommier d’assez petite taille (2° série t. n, bull. xLvir: ).
Dans la famille des XYLOPHAGES nous dirons qu’une discussion s’est élevée entre MM. Guérin-Méneville et le docteur Aubé, relativement au genre Calyptobium, Villa, etqu’ilaété démontré que ce genre avait été désigné pour la